Les économies locales de la commune de la commune de Tibga sont basées sur les secteurs suivants : l’agriculture, l’élevage, les activités sylvicoles et le commerce et services marchands.
L’agriculture est la principale activité économique de la commune de Tibga. En raison de la dégradation des terres et du mode extensif de la production, elle est celle qui exerce la pression la plus forte sur le foncier de la commune.
La production est essentiellement centrée sur les céréales (sorgho, mil, maïs, riz) les cultures de rente (sésame, arachide, soja, niébé) et les autres cultures (voandzou, patate, manioc).
La carte d’occupation des terres présentée plus haut montre que les superficies totales occupées par la production agricole sont estimées à 53 130,5 ha (ce qui représente 73,75% de la superficie totale de l’espace communal).
La disponibilité des bas-fonds aménagés et aménageables
Le potentiel de bas-fonds est estimé à environ 840 ha et se situe dans les villages de Tibga-centre, Nassobdo, Liguiditenga, Bondioghin, Hamtiouri, Modré, Guilyendé, Djinfoaga, Kogsi, Bolontou, Bogré et Tiongo.
Parmi les bas-fonds recensés, tous ont fait l’objet d’aménagement mais avec un taux d’aménagement de 54,16% (superficie totale aménagée de 445 ha). Toutes les superficies aménagées font l’objet d’exploitation effective, ce qui donne un taux de mise en valeur de 100%. L’existence de ces bas-fonds permet à certains groupements (de femmes particulièrement) de faire de la production maraichère notamment à Tibga-centre, Bolontou et Guilyendé. Mais dans plusieurs autres villages, les femmes tentent de pratiquer la maraicher culture en procédant à des exploitations de petites superficies (quelques m2 pour la plupart) car elles n’ont ni les connaissances techniques encore moins les infrastructures et équipements nécessaires.
La Commune a un fort potentiel en matière de ressources animales car l’élevage est une activité stratégique et résiliente pour la majorité des ménages. Pour toutes les espèces animales, les chiffres sont en constante hausse depuis 2018 car malgré l’insuffisance des parcs de vaccination, la santé animale s’améliore depuis l’installation du Service des Ressources Animales à Tibga. Par ailleurs, l’activité d’embouche ovine, bovine et porcine s’intensifie dans la Commune avec au moins une personne dans chaque ménage qui en pratique individuellement
En principe la situation géographique de la commune de Tibga est naturellement favorable à l’assise d’un potentiel forestier assez significatif.
Mais les réalités actuelles sont que les effets néfastes des changements climatiques et la surexploitation des ressources naturelles (surpâturage et extension des champs) ont fini par réduire considérablement ce potentiel forestier.
Les populations tentent de renforcer les reliques de brousse et aussi de compenser la destruction d’arbres rendue nécessaire par les aménagements de bas-fonds, avec quelques plantations, mais les taux de réussite sont bas. Pour soutenir les reboisements, deux pépinières privées et celle du service de l’environnement produisent annuellement une moyenne de 10 000 plants chacune.
Il est important de remarquer les arbres fruitiers de la commune sont d’un certain âge car plantés il y a assez longtemps déjà. Pourtant la forte consommation des fruits participe à lutter contre la malnutrition.
Quant à l’exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux, elle est assez significative et concerne les amandes de karité et les graines de néré mais les données pour mesurer leur importance manquent. Cependant les actrices (car il s’agit exclusivement de femmes) affirment en tirer des gains substantiels.
L’apiculture est aussi pratiquée par une multitude d’acteurs mais les méthodes sont exclusivement traditionnelles.
Les ressources halieutiques (poisson, crevettes, moules et autres) sont très minimes car seule la retenue d’eau de Guilyendé en contient en faible quantité. La pisciculture est en expérimentation dans la commune de Tibga dans 3 villages (Bolontou, Nassobdo et Tiantiaka). C’est une activité très rentable selon les témoignages des acteurs du domaine.
Les activités commerciales dans la commune de très variées. En effet, même si le nombre de grossistes est très réduit (une dizaine), les demi-grossistes et les détaillants dans plusieurs domaines sont assez nombreux. Ces activités sont dominées par la vente de divers produits de consommation courante, de céréales, de bétail, de matériaux de construction, etc…). L’électrification a favorisé et facilité l’exercice de certaines activités commerciales.
Au niveau de l’hôtellerie, une seule structure d’accueil est fonctionnelle avec une capacité de 07 chambres.
Le domaine de la restauration est exercé par une multitude d’acteurs. Selon les informations recueillies auprès des responsables CVD des villages, la commune compterait plus de 120 personnes œuvrant à offrir des mets variés aux populations au quotidien ou à défaut les jours de marché.
Les femmes sont de loin majoritaires (plus d’une centaine contre environ une vingtaine d’hommes). Dès lors, la salubrité et l’hygiène devraient être de mise afin de contribuer à une bonne nutrition des populations de la commune.
Pour les autres services marchands, une diversité des prestations de services offertes dans tous les villages de la commune. Les artisans ne sont pas du tout organisés dans la commune.
Les femmes y sont les plus nombreuses et se retrouvent principalement dans la vente de condiments et de la bière locale (dolo) à telle enseigne d’être innombrables. Une coopérative des vendeuses de condiments existe et compte 42 membres. Les activités économiques locales menées par les femmes dans la commune de Tibga concernent aussi la vente des céréales des produits agricoles (céréales, niébé, maïs, riz), la restauration de rue (transformation et vente des produits agricoles), la cueillette, la transformation et la vente des produits forestiers non-ligneux (soumbala, amandes de karité, le tamarin, des feuilles et légumes, etc. Certaines femmes font l’achat-vente des ignames et de ses produits dérivés parmi lesquels le gari et l’attiéké. Pour la réalisation des activités économiques locales, les femmes effectuent souvent des déplacements à Ouagadougou et à Pouytenga pour des besoins d’approvisionnement.
Quant aux jeunes, ils œuvrent beaucoup plus dans la mécanique et la maçonnerie.
Il est important de noter qu’une personne vivant avec un handicap (PVH) compte parmi les cordonniers.
Les infrastructures de stockage de la commune se résument à 5 magasins pour les produits agricoles (3 magasins de warrantage localisés à Kalkouri, Guilyendé et à Tibga-centre, 1 magasin du service ZAT pour les semences et le magasin SONAGESS), et un seul magasin destiné aux PFNL localisé à Guilyendé et appartenant à l’union des coopératives ‘’WENDATA’’ (servant à stocker les noix de Karité et les infrastructures et équipements).
Les infrastructures de transformation sont les plus nombreuses car appartenant pour l’essentiel à des privés (49 moulins et autant d’abris de moulins, 7 vanneuses, 4 étuveuses pour le riz, 3 décortiqueuses pour le riz et l’arachide et enfin une aire d’abattage localisée à Tibga-centre).
En ce qui concerne les infrastructures de commercialisation, elles concernent le marché de bétail de Tibga-centre qui n’est d’ailleurs pas encore fonctionnel, et la boucherie.
Il faut reconnaitre que ces infrastructures sont très insuffisantes pour des acteurs qui sont en train de s’organiser en coopératives pour réellement accélérer le rythme de travail dans la valorisation et la commercialisation des productions agro-sylvo-pastorales.
En raison des conditions agro-climatiques très difficiles et des issues incertaines de chaque campagne agricole, les populations ont développé des stratégies de résilience et misent sur certaines activités économiquement porteuses.
Dans la commune de Tibga, le riz et le karité sont les deux filières porteuses prioritaires :
- Pour le riz, la filière bénéficie de conditions de production favorables (nombreux bas-fonds aménagés et aménageables, nombreux producteurs aussi bien individuels qu’en structures organisées avec des femmes et des jeunes en majorité organisés en coopératives, quantités déjà produites importantes, nombreux acteurs engagés dans le processus de transformation en amont comme en aval, nombreux acteurs intervenant dans le circuit de commercialisation et appuis techniques et financiers par des services, institutions et partenaires divers).
- Pour la filière karité, les femmes en sont exclusivement les actrices, très nombreuses (Union WENDATA par exemple compte 159 membres dont 70 sont des jeunes de moins de 35 ans avec des pratiques innovantes) et organisées en coopératives.
De plus, pour toutes les deux filières, la demande en produits finis est significative avec des lendemains très prometteurs.
2 Comments
Y a-t-il des mécanismes de collaboration entre les acteurs économiques locaux et les autorités municipales? Visit Us Telkom University
evidement